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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/177

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est dans la cahute, misère noire accusée par le manque de pain, de vivres quelconques, et le défaut d’habillements aussi. C’est grand’pitié de voir par le rude hiver, ces droles à moitié nus avec des chemises en loques et une « groule » de culotte, percée, effilochée, tenue par un bout de ficelle, et les filles avec un méchant cotillon troué. Pour comble de malheur, Barbot miné par une mauvaise fièvre prise en allant au guet par les nuits humides et glacées, ne fait plus guère de sous, en sorte qu’il n’y a rien à se mettre sous la dent. Des fois, tous vivent de raves volées dans une terre la veille au soir…

Voyant ça, la Barbote fait un sac de grosse toile, y attache une corde, le passe en bandoulière à la Botille, met un mauvais bissac sur l’épaule de Milou et les envoie chercher leur pain :

— À Hautefort on vous donnera prou.

Les droles partent, passent sous le puy de Maumont et grimpent dans les taillis. Arrivés à la cime du coteau, sur l’ancien chemin royal