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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/182

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mettre, ses poches étant percées. S’il avait un mouchoir, il le nouerait dans un coin, mais il n’en a jamais eu, non plus que tous les Barbots, qui se servent de celui du père Adam.

Maintenant ils sortent du bourg, les petits, et passent devant l’hospice, tout au ras de la pierre où fut déposé Milou, dix ans il y a. Puis ils suivent le vieux chemin de Nailhac qui descend au gué Gonthier. Ils musent en route un peu, s’assoient au bord d’un fossé, contre un talus garni de genêts à balais, et mangent un « croustet » de pain bis de froment qui leur semble bien bon. Milou regarde son liard vert-de-grisé qui commence à le gêner. La Botille finit par le loger dans un ourlet de son cotillon.

Ayant mangé, ils passent aisément la Beuse à gué ; c’est à peine si leurs pieds nus ont de l’eau jusqu’à la cheville. Puis ils remontent vers la Gerbaudie pour s’en revenir au Temple.

Mais la nuit les attrape en route, et à Sigale, où demeure un garde-bois du château, ils demandent qu’on les retire. Après l’interrogatoire obligé : de chez qui êtes-vous ? d’où vous