Plus loin, à une autre porte, la femme leur demande d’où ils sont.
— De chez le Barbot.
— Et où demeurez-vous ?
— Au Temple-le-Sec.
La femme va couper un morceau de pain au chanteau et le donne à la petite qui le met dans son sac, puis ils continuent leur tournée.
Souvent on répond à leur demande d’aumône :
— Nous ne pouvons pas.
Ça peut être vrai des fois, mais il y a aussi beaucoup de gens au cœur dur, qui, ayant bien de quoi, disent ainsi pour n’oser dire :
— Nous ne voulons pas.
Peu à peu, petit à petit, les sacs des enfants guenilleux se garnissent à moitié, grâce aux bonnes gens pitoyables. Non pas toujours de pain ; des fois on leur donne une « mique », un morceau de « millassou », une poignée de châtaignes sèches… À la porte du notaire, la chambrière leur donne même un liard, que Milou garde dans sa main, ne sachant où le