Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/204

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montrer les jarretières de lien qui tiennent ses bas de coton bleus. La vue d’ailleurs n’a rien de fâcheux, car les mollets de Céleste sont charnus et bien faits, de manière que le grand Milou, tout en face, ne ferme pas les yeux.

Lorsque les sacs sont tous pleins, Céleste les compte, puis les muletiers amènent leurs bêtes et l’on charge. Ce n’est pas la première fois que la demoiselle voit Milou, mais c’est la première fois qu’elle fait attention à lui. Vraiment il en vaut la peine, le goujat ! Ce n’est point que ses habillements le fassent valoir ; il est tête et pieds nus, habillé d’une culotte de grosse toile et d’une chemise de même, jaunies comme les sacs par la terre du minerai. Mais il est grand, robuste, bien bâti, et le cordon dénoué de sa chemise, laisse voir une large poitrine et un cou bien implanté qui porte une belle tête aux cheveux noirs frisés.

Elle le toise du regard, puis l’admire lorsqu’il enlève avec vigueur le sac de minerai pour le charger sur une mule, et ne sais quel diable frétille au fin fond de sa fressure.