Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/213

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avec les habillements faits par Nadal : veste de bon fort drap noir à revers boutonnés, à petit collet droit, un « sans-culotte » comme on dit dans le pays ; gilet à fleurs avec des boutons de cuivre luisants, et pantalon brun à raies. Aux pieds, il a de bons souliers faits par Jugie le cordonnier d’Hautefort ; le même qui servit de témoin lorsque Rupin le coucha sur les registres de la mairie, et sur la tête, un joli chapeau gris qu’avec quatre francs dix sous que lui donna la demoiselle, il a été acheter à Excideuil le jeudi d’avant. C’est une mise paysanne, mais il est bien ainsi. Sur le col de chemise blanc sa tête brune ressort, un peu dure d’expression, mais cette dureté quelquefois sied bien aux beaux mâles comme il est.

Dans la salle, de l’autre côté, la demoiselle boit un bol de lait avant de partir pour la messe. Entendant les exclamations admiratives de Guéral et de Poulette, elle appelle Milou :

— Approche un peu que je voie comment tout ça te va, dit-elle, lorsqu’il est entré.

Le cœur lui bat un peu quand Milou se plante