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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/219

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en a l’habitude. C’est lui qui vient chercher les paniers des deux cousines pour les porter aux comportes. De le voir « bouler », qui est à dire écraser le raisin avec une branche de châtaignier fourchue, là, en plein soleil, les yeux brillants, les bras nus rouges de moût, beau, jeune et fort comme le dieu des vendanges, Céleste en est toute grisée…

— Tu as là un fier drole ! dit la cousine.

Elle ne répond pas tout d’abord, mais lorsque l’autre se tourne de son côté, elle se reprend :

— Oui, n’est-ce pas… Il n’a que dix-huit ans.

— On lui en donnerait bien davantage.

Sur le soir, la Poulette s’en va faire le souper, et Guéral va quérir les bœufs pour monter la vendange au cuvier. Les barriques, défoncées d’un bout, sont là, pleines de vendange qui fermente déjà, et Milou avec Guéral les hissent sur la charrette. Mais Milou y fait pour les trois quarts et demi, de manière que l’autre lui dit :

— Tu n’es pas cassé, petit !