Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/225

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sa plus belle croix d’or sur la peau mate et chaude ? le diable le sait.

Ce jour-là elle déjeune avant d’aller à la messe, car elle a l’intention de rester aux vêpres. Elle emmène le grand Milou qui suit derrière la jument, et la trouve bien belle avec sa riche coiffe de dentelle sous laquelle passe un gros chignon de cheveux noirs. En chemin, Céleste cause avec des gens du village qui vont à la messe aussi. Dire qu’elle l’a ouïe ce jour-là, ni même les vêpres, ça ne se peut : elle est distraite, se remue sur sa chaise comme si elle était assise sur un gril ; et tandis qu’on chante le psaume, In exitu Israel, des visions troublantes lui font fermer les yeux et gonfler les narines.

Il est quatre heures et demie, Céleste s’en retourne à Maumont. Milou marche à côté de la jument et elle lui parle de choses indifférentes d’abord, puis peu à peu, l’entretient de questions plus intéressantes :

A-t-il une mie ?

Non, il n’en a pas.