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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/24

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baptême, l’Audète les fourre dans son « parpaï », — qui est à dire son corsage, — puis, touchant sa bête, elle suit l’allée de noyers, traverse le foirail aux bœufs, passe sous le parc du château, descend vers le Pont-des-Épingles, et monte à Saint-Agnan où elle prend le vieux chemin de Périgueux.

Au Broussillou, elle caquette un bout de temps avec une commère de sa connaissance, puis tout à coup s’écrie :

— Coquine que je suis, de m’amuser comme ça !

Et elle ajuste un grand coup de verge sur la croupe de sa bourrique, qui, tout de travers repartant brusquement, secoue les petits et les réveille. Ils se mettent tous trois à « gimer » ensemble, se parforçant, rouges comme des pommes d’amour, puis, au bout d’un moment, las de crier et bercés par le mouvement, ils se rendorment.

Le chemin est mauvais, montueux, bosselé, raviné, avec des bourbiers dans les fonds, qu’il faut traverser sur de grosses pierres.