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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/245

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— C’est embêtant de n’avoir plus le sou, dit-il.

— Oui, répond Verdil, c’est malheureux… si nous trouvions quelqu’un.…

— Pour emprunter ?

— Oui, dit l’autre en riant… Attendons à ce soir, peut-être rencontrerons-nous un brave homme qui nous prêtera.

À la nuit, devant les lampions fumeux d’une baraque de lutteurs, Verdil fait connaissance d’un quidam, qui, généreux comme un pochard qu’il est, paie l’entrée aux deux amis. En sortant, pour ne pas être en reste de politesse, Verdil convie l’homme à se rafraîchir et ils vont au café. Lorsque celui-ci est bien « ouillé » jusqu’au cou, Verdil fait le semblant de vouloir payer ; ce que voyant, l’ivrogne se fâche :

— Est-ce que vous croyez que je n’ai pas de quoi ?

Et il tire de sa poche une bourse de cuir il y a bien une vingtaine de pièces de cent sous, et en donne une pour l’écot.

La monnaie rendue, l’homme la met dans sa bourse, et sa bourse dans sa poche de veste.