Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/251

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est plus certain, c’est que sur cette cafourche se fait tous les ans le feu de la Saint-Jean d’été, antique fête solsticiale de la religion druidique, que les prêtres chrétiens se sont appropriée ne pouvant la détruire.

Le jour est venu. Guéral s’est levé de très grand matin et s’est rendu au pré de l’étang. Là aux premières lueurs de l’aube, il a cueilli à reculons les herbes de la Saint-Jean : millepertuis, chrysanthème des prés, armoise et millefeuille. Il en a fait des croix qu’il a clouées à la porte de l’étable à bœufs et au ciel des lits : autant en ont fait les bonnes gens du village.

Vers le soir, chacun porte son fagot à la cafourche, et, autour d’une perche plantée en terre, on dresse le bûcher en hauteur. Cela fait, on recouvre les fagots de branches de pin, de genévrier, et d’herbes de senteur comme le fenouil. Puis on fiche tout à la cime un beau bouquet de lys et de roses avec des fleurs des plantes « joventes » de la Saint-Jean.

La nuit est tombée ; tout le village de Mau-