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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/252

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mont est rassemblé à la cafourche du Gal. Un garçon donne à la demoiselle Céleste un brandon allumé, et elle va mettre le feu à l’endroit plein de paille et de menu bois, ménagé à cette fin entre les fagots. La flamme monte joyeuse et vive à travers les branchages, et bientôt tout l’amas est embrasé. Autour, les droles, garçons et filles, font la ronde se tenant par la main, et chantent :


Lou souleil faï maduras,
Lous blads,
E peï la vendegno…


Milou est là, dominant tous les autres de sa taille, et précipitant le mouvement. Aux lueurs de la flamme, son cou nu, sa tête puissante se colorent de reflets de bronze, et son torse bien fait se dessine en vigueur. Ah ! c’est un beau mâle ! Malgré tout, Céleste subit l’influence de l’attraction physique, et elle le regarde avidement, sans que d’ailleurs sa figure trahisse son émotion. Elle garde l’air sévère qu’elle a pris avec lui depuis tantôt un mois qu’il revint