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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/278

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Le métayer va quérir une goutte de « riquiqui » dans le buffet et la fait boire au chercheur de truffes. Pendant ce temps la femme s’est levée, les droles aussi, et tous entourent Bardissou qui, un peu rassuré maintenant, conte son affaire.

Voilà. Il a vendu à la foire de Badefols un cochon, — parlant par respect, — et après avoir compté et ensaché quinze beaux écus de cent sous en buvant le vinage chez la Cadette, il s’est un peu amusé avec un jeune homme de Raffaillac qui se veut marier avec sa fille et lui a payé pinte… Vers le coup de dix heures ou un peu plus, il quitte le garçon après avoir topé au mariage, et part pour revenir chez lui, ne doutant de rien, content comme un roitelet, marchant d’un bon pas sans penser aux voleurs. Arrivé dans le milieu des Bois-Lauriers, pas loin du chêne fendu par le tonnerre, un homme — si c’en est un — saute dans le chemin et lui demande la bourse ou la vie…

— Tu dis : si c’en est un, d’homme, interrompt le métayer ; que veux-tu que ça soit ?