Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/285

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

un vieux bâtiment isolé, en haut de la place en pente roide, construit en pierres de taille, avec un toit à la Mansard qui le date. Donnant sur la place, en contre-bas, sont deux boutiques : l’une c’est le bureau de tabac ; dans l’autre se tient un Auvergnat qui vend des étoffes grossières, des bassins, des chaudrons, des marmites de fonte, du chanvre peigné, du fer. Au-dessus des deux boutiques, avec entrée par en haut, c’est le logement du collecteur des tailles ou syndic, comme on le nomme au pays.

— Il y a là un joli nid d’écus, dit en hochant la tête de ce côté, ce gredin de Verdil.

Milou fait un petit mouvement ; justement il pensait à ça.

— Oui, mais point aisé à cueillir, dit-il.

Le fait est que le percepteur est un ancien officier de l’armée d’Afrique qui n’a pas l’air très commode. Lorsqu’il va en tournée de recette, ou à Périgueux pour son versement, on voit sortant des fontes de sa selle les crosses de ses pistolets d’ordonnance. Dans sa chambre attenante au bureau, il y a toute une collection