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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/29

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océane. À droite, dans les fonds, le haut fourneau de la forge de Saint-Vincent vomit des torrents de fumée que percent des langues de flammes, dardées comme celles de monstrueux serpents. À gauche, dans l’éloignement, un amas de vapeurs flottantes décèle la ville de Périgueux.

Mais l’Audète ne voit pas tout cela ; elle songe que sa chopine est vide et qu’elle a soif.

Il faut repartir. La meneuse va prendre la bourrique par le licol et la remet dans le chemin. Ce faisant, elle s’aperçoit que le vieux châle qui recouvre les bastes est tout trempé, et que l’eau dégoutte sur les petits ; mais le soleil séchera cela ! Elle secoue le châle, le replace et descend vers la vallée de l’Ille.

Laurière n’est qu’un tout petit hameau : il n’y a point d’auberge, et l’Audète passe en traînant un peu les pieds. Heureusement, là-bas, à Antonne, un « brandon » d’ « agrafeil » est planté dans le mur de la maison qui borde la route, et la chopine se remplit de nouveau. Tout ça fait bien des chopines, mais la route