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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/28

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fatiguée, la meneuse s’arrête un moment sous un gros chêne et laisse sa bourrique brouter l’herbe du sous-bois. Pour son compte, elle coupe un morceau de pain et le mange en grignotant un bout de son dur fromage ; puis, ayant mangé, elle boit un petit coup à la régalade…

Pendant qu’elle est là, assise sous le chêne, la pluie cesse et le soleil se montre un peu entre les nuages. Au fond des deux vallées, de légères brumes flottantes dessinent les contours du massif qui sépare les deux rivières et va finir en éperon en aval du château d’Escoire. C’est là, près de l’emplacement de l’antique villa de Boulogne, que l’Haut-Vézère se jette dans l’Ille, après avoir contourné le puy abrupt, couronné par les restes de la vieille forteresse d’Auberoche, ruinée au temps des grandes guerres des Anglais.

Le coup d’œil est beau des hauteurs où est l’Audète. Le soleil troue les nuées basses de faisceaux de rayons d’or, et le vent d’est les emporte par lambeaux vers la grande mer