Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/290

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paysan qui rentre tardivement à sa pauvre demeure. Le bruit s’éloigne et un silence funèbre enveloppe le vallon solitaire et la route déserte.

Tout d’un coup, le pas d’un cheval se fait entendre, venant du côté des bois de la Razoire. C’est un marchand de Saint-Yrieix qui va acheter des huiles de noix à Montignac. À Saint-Agnan, où il a bu un coup de vin, sans débrider, on lui a conseillé de coucher, la route n’étant pas trop sûre. Il a pris ça pour une baye d’aubergiste intéressé, et n’en a tenu compte. Il a besoin d’être de bonne heure en foire, et, pour cela faire, veut aller coucher à La Bachellerie.

Comme il arrive au fond du vallon, « l’homme bourru » sort de derrière un gros arbre de la route, et saute à la bride du cheval qui recule épeuré. Quoique atteint par le coup de pistolet qui lui est lâché presque à bout portant, le voleur assène un terrible coup de « billou » sur la tête du cavalier qui tombe. Aussitôt le bandit ouvre les vêtements du voyageur, et, sous