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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/289

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dans les fonds, passe au milieu des bois, bosselé, raviné, avec des fondrières dans les creux. En passant à de certains endroits, on se dit : « Jolie place pour les voleurs ! ».

À la naissance du vallon qui descend vers Maumont, est un endroit comme ça, sinistre, désert. Le chemin descend en pente très roide pour remonter pareillement de l’autre côté en se dirigeant vers le Cimetière-des-Pauvres. Au fond, sous la route bordée de vieux chênes étêtés, est un ponceau destiné à l’écoulement des eaux de pluie, mais qui semble plutôt fait pour cacher des malandrins attendant le voyageur attardé.

La veille de la foire de la Sainte-Catherine à Montignac, « l’homme bourru » est là, écoutant. Il est nuit ; on n’entend que le sifflement du vent dans les bois voisins et les clameurs des oies sauvages qui voyagent dans les airs. Bientôt un bruit de pas s’oit sur les pavés frustes qui subsistent encore par places. L’homme aux aguets va sortir, mais soudain il se recouche ; il a reconnu le bruit des sabots fêlés d’un