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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/313

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assurance, et parfois un demi-sourire passe rapidement sur ses lèvres.

Dix minutes après il est au pied de l’échafaud et monte seul, courageusement. Sur la dernière marche il se retourne, regarde la place noire de monde et s’écrie :

— Que le feu du ciel écrase ceux qui m’ont fait et puis abandonné !

Un instant après, selon la formule consacrée, la justice humaine était satisfaite.

Au premier rang des spectateurs, sont les deux fils de Marsalet, venus tout exprès pour voir tomber cette tête. Ce sont eux qui, à défaut de gazettes, racontent comment les choses se sont passées. Le dimanche d’après, à la sortie de la messe de Saint-Agnan, on cause beaucoup de ça. En oyant redire l’exécration de Milou, Céleste apprend avec étonnement qu’il n’était pas un fils de Barbot, comme il le lui avait dit et le croyait sans doute, mais un bâtard de l’hospice de Périgueux.

Déjà travaillée par la pensée que cette tête qu’elle avait rêvé de tenir dans ses bras a roulé