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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/319

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En sortant, Céleste emmène sa jument et passe chez Demaret le marchand.

— Une paire de cordes à veaux ? nous allons vous donner ça, demoiselle.

Elle prend les cordes, paie, puis à l’aide d’un tabouret du magasin, remonte sur sa bête et s’en va, vite, vite…

Maintenant, plus de doute. Celui qu’elle désirait avec une ardeur non-pareille, à qui elle a failli se donner, c’était son fils… et c’est ce même fils qui a été guillotiné…

Tout le long du chemin, des frissons la secouent, ses dents claquent.

Et elle donne des coups de verge à sa jument, pressée d’arriver.

Au-dessus de la Genèbre, à la cime du « terme », elle trouve la petite Suzou toute échevelée, l’air égaré. La pauvrette est devenue folle et elle erre dans le pays, répétant : « Milou ! Milou ! » d’une voix triste comme le cri de la chevesche.

Pour comble de malheur, elle est grosse, ça se voit assez à son cotillon trop court par devant.