Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/323

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rouge violacé. Les mains sont de même et les ongles d’un bleu foncé. Autour du cou, un sillon brun, parcheminé, passe à la partie antérieure et remonte obliquement à partir de l’angle des mâchoires. La langue pend horriblement, serrée entre les dents. Le « chirurgien » examine, cherche… aucune trace de violence. Il écarte les cheveux noirs qui pendent comme une épaisse crinière… rien à la tête non plus… Il faut bien conclure qu’elle s’est défaite.

En cherchant les clefs dans les poches de sa cousine, le maire trouve un bout de ruban fané ; il le montre au juge… M. Rudel le reconnaît et comprend maintenant. Il a fait deux victimes de plus, mais cela ne le trouble pas autrement. Il relève le drap, recouvre le corps, puis le maire rappelle la Poulette, fait ensevelir la morte dans un second linceul et on la porte sur le lit.

Maintenant, il s’agit de l’enterrer « décemment », car une fille de bonne bourgeoisie campagnarde ne peut être mise en terre sans cérémonie comme la pauvre petite Nicette.