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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/324

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Mais les parents — et héritiers, — accourus, sont fort empêchés, à cause de la pendaison.

Un homme bien ennuyé aussi, c’est le curé. La demoiselle Céleste s’étant suicidée, il ne peut lui « faire les honneurs » religieux ; et un enterrement comme celui-ci rapporte gros, sans compter le service de huitaine, de bout de l’an et les messes…

Mais si quelqu’un de grave, d’autorisé, lui assurait qu’elle ne s’est pas défaite volontairement ?… ou qu’elle a perdu la raison tout d’un coup ?

Justement, le lendemain, voici le maire qui en sa qualité de cousin, vient en députation avec l’oncle de Périgueux, prier M. le curé d’enterrer Céleste.

— La pauvre misérable a eu un accès de folie subit ! affirme l’oncle en cheveux blancs.

Le curé hoche la tête.

— La famille serait désolée qu’elle ne passât pas à l’église, reprend le maire : une fille de bonne maison ! et qui pratiquait…

— Oui, elle faisait ses pâques, interrompt le curé.