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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/35

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de l’hospice de Périgueux, aux fins d’avoir un petit bâtard à nourrir.

— Va-t’en à la cuisine ; après souper, nous verrons ça.

Et, ayant fini, après s’être écuré les dents, le curé se fait apporter du papier et sa grande écritoire de faïence à fleurs où est fichée une plume d’oie. Puis il appelle la femme et, l’ayant interrogée sur ses nom et prénoms, écrit sur le papier :

« Je certifie que la nommée Guillone Mauroux, veuve Caligne, est catholique, de bonnes vie et mœurs, et que l’hospice de Périgueux peut lui confier un nourrisson. »

— Tiens, avec ça, tu pourras tirer parti de ton lait.

Le lendemain, la pauvre femme se met en route de bonne heure, emportant un morceau de pain noir et « chaumeni » dans la poche de son tablier. Mais elle n’a pas de vin comme l’Audète ; heureusement, les fontaines ne manquent pas sur la route.

Elle n’a pas de souliers non plus et ses lourds