Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/44

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La Coulaude a un frère plus vieux qu’elle de trois ans, qu’on appelle Bourettou, diminutif du nom de famille, comme étant l’aîné. C’est une manière « d’homme des bois », c’est-à-dire de grand singe, laid à faire avorter une honnête femme ; mal bâti, avec un gros corps, de courtes jambes, de longs bras qui lui viennent au genou et un goitre de la grosseur d’un œuf d’oie. Ce Bourettou est idiot, et puis méchant comme un âne rouge. Avec ça, des vices déjà. Il fait de vilaines choses, court après les drolettes pour les embrasser et puis ensuite les bat. La petite Nicette en a fort peur, et se sauve en le voyant. Heureusement, Jean, le fils à M. Rudel, un brave petit homme qui n’a que dix ans, la défend, et, quoique plus jeune que Bourettou, le cogne et « tabuste » ferme.

Un qui ne fait pas peur à la petite, c’est Berny le « chabretaïre » aveugle. L’enfant aime à l’ouïr s’exercer à jouer des bourrées, des contredanses, des « sautières », et d’anciens vieux airs venus on ne sait d’où, transmis on ne sait comme. Des fois, Berny veut s’en aller