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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/52

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Quelquefois, pour ne pas entendre, elle veut sortir, s’occuper à quelque chose, mais la mauvaise « boucatière » l’oblige à rester ; et, comme elle voit que l’enfant souffre de toutes ces vilenies, elle prend plaisir à redoubler de grossièretés.

Nulle idée vergogneuse chez cette femelle brutale, point de sentiments et point de bonté. Pour les bêtes qui ne donnent pas de « profit », les oiselets, les chatons, par exemple, elle est mauvaise et cruelle ; les autres, elle les soigne pour en tirer du gain. Son favori, c’est le bouc « Saute-Buisson ». C’est elle qui lui conduit, à l’étable, les chèvres qu’on amène ; elle le flatte, le caresse et lui donne des « pugnerées » d’avoine pour l’exciter à gagner beaucoup de pièces de dix sous : aussi pue-t-elle comme lui.

La petite Nicette, elle, a horreur de l’animal. Ces grandes cornes recourbées, cette longue barbe noire, et surtout cet œil rond et lascif, lui font peur. Et puis toutes ces histoires de sorcières qui, chevauchant un balai, vont au sabbat, où elles trouvent le diable sous forme d’un