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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/67

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brassière et ton cotillon de droguet, tu as l’air d’une jeunette demoiselle…

Oh ! comme son petit cœur bat éperdu !

— À Dieu sois, mignonne, et finis de te guérir bien vite ! dit-il en s’en allant.

Ah ! ce Jean ! Depuis qu’il l’a défendue, toute drolette étant, contre les autres enfants, comme elle l’a gardé en un petit coin de son cœur reconnaissant ! Fors sa mère nourrice, c’est le seul être qui lui ait montré de la bonté. Alors elle prend plaisir à se remémorer qu’une fois, la trouvant au bas de la butte, montant chez les « boucatiers » ses deux seaux d’eau, essoufflée déjà, il lui a enlevé le chambalou de dessus son épaule machée par le bois dur, et les a portés jusqu’en haut comme une plume. Et lorsque Bourettou la voulait embrasser, comme il le cingla de sa houssine !… Puis, jamais il ne l’a rencontrée sans lui dire une bonne parole… « Mignonne !… » un instant devant, il l’a appelée : « Mignonne… »

Pendant quelques jours, elle revient à la même place, et, ne sais comme ça se fait, Jean