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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/66

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comme père et mère ». C’est un fier drole, grand, large d’épaules, avec une fine barbe qui lui pousse au menton. Le cœur de la petite bat fort lorsqu’il s’arrête pour lui « demander le portage ».

— Ça va un peu mieux, merci, monsieur Jean.

— Tu disais « Jean », sans plus, étant petite drolette.

— C’est que je n’avais pas d’entendement… Aussi bien êtes-vous un monsieur, à cette heure.

— Un monsieur ! Dieu m’en garde !… je suis paysan, de race de paysans… comme le père de ma mère, le vieux brave homme Dumazy, mon grand-père !

Il a dit ça presque durement et la drole s’en étonne un peu.

Lui, qui s’en aperçoit, sourit :

— Tu vois bien mon sans-culotte d’étoffe burelle ? Ça n’est point une veste de monsieur.

— L’étoffe n’y fait rien… ni la façon…

— Tu as raison, petitote… avec ta méchante