Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/71

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visiter les paysans. C’est affaire aux médecins des villes d’être docteurs, pour soigner des maladies raffinées, recherchées, savantes, subtiles à découvrir et profitables à traiter. Quant aux gens de campagne qui ne se couchent guère que pour mourir, ils ont de bonnes vieilles maladies communes, et de tout temps connues, comme fièvres, « purésis », — ainsi disent-ils, — fluxions de poitrine, coups de sang, et autres telles, vulgaires et mal portées. Pour toutes celles-ci, la lancette suffit. Aussi les Rudel ont-ils tiré aux paysans des ruisseaux de sang et des grands pleins « paillons » d’écus.

De ces écus, ils ont doté leurs filles, fait élever leurs garçons et acheté des métairies. À l’heure présente, le médecin a cinq domaines autour de Chasseins : au Puy-Ragouneix, au Terrail, au Sol, à Passemaître et au Maine-du-Roy. De plus, il a dans la « franchise » une forte réserve de deux paires de bœufs.

Tous les Rudel, selon le dire des anciens du pays, ont été en leur vivant de rudes hommes ;