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Kings[1]. La vérité est que sur ces livres, écrits en caractères d’une concision hiéroglyphique ou composés de signes très obscurs, un certain nombre de philosophes et de politiques avaient exercé leur esprit. Ils en avaient proposé des interprétations adoptées ou rejetées par l’opinion publique. Plusieurs même avaient émis, sous le couvert de ces livres consacrés par le respect qui s’attache aux traditions et à l’antiquité, des idées qui, en réalité, n’étaient sorties que de leurs cerveaux. Quoi qu’il en soit, tout cela manquait d’unité. Beaucoup d’erreurs y étaient mêlées. Confucius entreprit d’élaguer de ce fatras tout ce qu’il y avait d’inutile et de dangereux. Aux interprétations qui lui parurent fausses, il substitua celles que lui dicta son génie, et avec celles qu’il conserva, il fit le système harmonieux, simple et pratique, auquel non seulement les Chinois, mais bien d’autres peuples de l’Extrême-Orient rendent hommage depuis plus de 2,200 ans. C’est à ce système que les Européens donnent, sans le connaître, le nom de religion de Confucius.

Quand on parle de l’univers, il est important, selon les

  1. Il y en a six. Le premier et le plus ancien est le Y-King, ou livre des transformations ; le titre est à noter. Le deuxième, le Chou-King, ou livre historique ; on pourrait le comparer à la Bible en certaines de ses parties. Le troisième, le Chi-King, ou livre des vers. Le quatrième, le Ly-King, ou livre des rites. Le cinquième, le Yo-King, ou livre de la musique ou de l’harmonie. Et enfin le sixième est le Tchun-Tsieou, ou livre du printemps et de l’automne. Deux de ces livres sont perdus : le quatrième et le cinquième.