Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/117

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Cependant, la première n’existant qu’à l’état potentiel ne peut se manifester sans passer à l’état actif. Elle constitue alors une troisième puissance ou énergie, hypostase de la première qui est l’Énergie agissante. C’est l’Homme. Mais ce n’est pas seulement l’homme visible, incomplet et imparfait que nous connaissons. Il existe un homme en qui sont les deux sexes et tous les autres hommes, et qui est comme le corps spirituel de toute l’humanité C’est l’Homme-Un, l’Homme-Humanité, Y-gen, que les Chinois appellent aussi : le Père-Mère, Fou-mou, l’Homme caché, invisible, céleste, parfait, en tant que pur de tout défaut inhérent à toute forme visible, ou enfin le Saint. Dans le langage courant, on le désigne aussi sous le nom de Tien-Hoang : le Seigneur du Ciel.

Ces trois énergies, étant inséparables, n’en font qu’une qu’on appelle : Taï-Y, la Grande-Unité. Elles coexistent de toute éternité.

Le Saint est l’intermédiaire entre le ciel et la terre ; c’est en lui qu’ils s’unissent. Il est le Verbe. C’est par lui que le Ciel, ou Taï-ki, se profère et qu’il agit[1]. Le propre du Saint est de mouvoir, de transformer, de perfectionner[2]. Il n’y a pas d’autre création. Chaque homme fait à son image, avec un corps spirituel comme lui, n’existe qu’en lui et que par lui.

En lui sont tous les hommes et toutes les créatures,

  1. L’homme, a dit Goethe, est un premier entretien de la nature avec Dieu.
  2. Y-King. Tsee-Hoa-tsee.