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IV


Ainsi, la nation d’abord, l’Académie ensuite, et avec l’Académie tous les lettrés, tels sont en réalité ceux qui gouvernent la Chine ; et comme le nombre des lettrés est immense dans toutes les provinces, il y a, grâce à eux, grâce à la considération et à la confiance dont ils jouissent, des communications incessantes et une parfaite communion de vues et de pensées entre les uns et les autres. Les avis de l’Académie arrivent dans les districts les plus reculés avec une rapidité étonnante pour un pays encore dépourvu des moyens électriques, et la population met à les suivre une unanimité et un empressement des plus remarquables. Alors éclatent, comme dernièrement à Canton, ces agitations menaçantes qui ne se tournent pas seulement contre ceux dont les actes ont motivé l’intervention des lettrés, mais aussi contre le gouvernement auquel elles ne laissent pas de causer de sérieux embarras. Obsédés par les représentants des puissances étrangères, sous le coup de leurs objurgations comminatoires, parfaitement conscients de la terrible et effective responsabilité qui pèse sur eux, les ministres et les fonctionnaires cherchent par des temporisations, par des échappatoires,