Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/191

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européenne de Shang-haï pour y répandre l’habitude de ce vice.

Il n’y a pas jusqu’au luxe fastueux et tapageur des plus petits négociants européens établis en Chine qui ne soit un défi aux coutumes simples, égalitaires et modestes des mœurs chinoises.

Les relations officielles elles-mêmes, toujours si courtoises et si bienveillantes en Europe, changent de façons en Chine. Nos résidents diplomatiques ont souvent, à l’égard des fonctionnaires chinois, une attitude un peu trop empreinte du sentiment de la supériorité de la civilisation qu’ils représentent.

Mais à ce point de vue encore, il faut bien le dire, c’est aux missionnaires que l’on doit imputer les conflits les plus graves qui se soient produits entre nous et les Chinois. Ce n’est plus de leurs doctrines que je veux parler, mais de leurs agissements personnels et des moyens auxquels ils ont recours. Je me hâte cependant d’ajouter que tous ne méritent pas ce reproche et qu’il en est même qui blâment les excès de zèle, les imprudences et les abus dont ils sont les témoins. Ceux-là ont, autant qu’ils l’ont pu, abandonné peu à peu la catéchisation et se sont livrés à l’étude de la langue ou des livres chinois.

Paisibles habitants des villages où ils se sont fixés, accomplissant simplement et tranquillement les devoirs de leur ministère au milieu de leurs petites chrétientés, en réservant le plus de loisirs possible aux recherches