Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/203

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il avait été plus fin que moi. Si j’en suis revenu, de sa province, on ne peut pas dire qu’il m’y ait aidé. Il avait tout fait pour que j’y restasse.

Un dernier fait, plus grave celui-là, car il coûta la vie de plusieurs Français et l’humiliation du drapeau, sans compter le massacre de milliers d’indigènes. C’est en Corée qu’il se passe. Le P. Féron, mécontent du roi et du gouvernement, avait résolu de les remplacer. Rien de plus simple. Il ne s’agissait que de s’emparer, pendant la nuit, des antiques et riches sépultures des anciens rois, d’en enlever ce qu’elles contenaient et de ne le rendre qu’à de certaines conditions. Et il le fit ou, du moins, tenta de le faire. Il vint à Shang-haï, s’entendit avec le capitaine d’un navire marchand portugais, un vrai forban. On promit le pillage aux hommes de l’équipage, et ils partirent. Le coup manqua et les missionnaires restés en Corée furent pendus. Le P. Féron fut renvoyé en France par la Légation. Mais quelque temps après, l’amiral commandant l’escadre française des mers de Chine, probablement obsédé par d’autres missionnaires, veut venger la mort des premiers ; il part pour la Corée, d’où il revient battu et ayant eu plusieurs hommes tués et blessés.

C’est par là que je terminerai ce chapitre. J’espère que le lecteur ne se sera pas mépris sur les motifs qui me l’ont fait écrire et qu’il m’en saura gré.


________