Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/238

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

occuper. Entré depuis des milliers d’années dans la pratique universelle, il suffit à ce culte pour se maintenir d’avoir rempli ses promesses et de n’avoir jamais déçu les espérances qu’il a fait naître. Le développement de la population, son enseignement principal, et les résultats qu’il a amenés lui ont donné une solidité à laquelle personne ne saurait ajouter. Le ministère des rites n’a donc aucune action directe sur les croyances religieuses ou superstitieuses du peuple, sans quoi il devrait changer de nom et s’appeler ministère des cultes. Il se borne à rappeler de temps en temps les principes philosophiques dont quarante siècles ont démontré l’efficacité, et à en préserver la pureté. C’est dans ce but qu’il a institué, depuis la plus haute antiquité, les instructions de quinzaine qu’il fait adresser au peuple par des mandarins ou par des lettrés délégués. J’ai dit ailleurs la recommandation qui distingue presque toutes ces instructions : « Défiez-vous des religions. »

La vieillesse est, en Chine, l’objet d’une sorte de culte qui est une des attributions du ministère des rites. A partir de l’âge de soixante-dix ans, les vieillards reçoivent des honneurs publics, officiels. Les fonctionnaires convient tous ceux de leurs districts, riches ou pauvres, à de grands banquets où ils les servent eux-mêmes. Pour les vieillards de quatre-vingt-dix ans, c’est pour les fonctionnaires de l’ordre le plus élevé un devoir, qu’ils ne délèguent à personne, et c’est une