Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/240

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et ne pas être observés. Enfin, l’on a vu que les rapports de la Chine avec les nations étrangères ressortissent au ministère des rites. Je n’y reviendrai pas.

Que dire du ministère de la guerre, que tout le monde ne puisse pressentir ? Dans un pays dont la civilisation est fondée sur le développement de l’humanité, sur la multiplication des hommes, c’est-à-dire sur une fraternité et sur une solidarité de fait, non de mots ; chez un peuple d’où l’idée même de la guerre, en tant qu’institution, a si bien disparu que rien n’est plus odieux que le souvenir ou la vue de ce qui la rappelle ; dans un tel pays, dis-je, et chez un tel peuple, que peut être un ministère de la guerre ? Ou un démenti violent, formel et constant de la civilisation, ou un simple ministère de défense. C’est à la défense que se borne, en effet, le rôle de l’armée chinoise. Il faut ajouter que les troupes sont toujours campées en dehors des villes et qu’elles n’y rentrent que sur les réquisitions des fonctionnaires civils. Cependant, même à ce seul point de vue de la défense, il est évident que l’armée est aujourd’hui insuffisante, et l’on peut se demander si cette infériorité est inhérente à la civilisation elle-même. J’aurais à présenter quelques considérations à ce sujet ; mais elles seront mieux à leur place dans une étude consacrée à l’examen critique de la civilisation chinoise que je compte publier dans un autre volume.

Plus facilement encore que du ministère de la guerre,