Lao-Yé, nous allons demander à la grand’mère. » Mme Ouang se leva et disparut. Ce fut l’aïeule qui revint. « Ma fille me dit, Si-Lao-Yé, que vous voulez voir tout ce qu’il y a dans nos armoires ? — Oui, madame, pourvu que cela ne vous cause pas trop de dérangement. — Il n’y en a pas d’autre que le travail que cela va donner aux enfants, mais je suppose qu’elles n’ont rien à vous refuser. » Elle frappa le sol avec son bâton. Tout le monde accourut. « Voilà, dit-elle, Si-Lao-Yé qui s’intéresse à tout ce qui nous touche, vous le savez, et je suis sûre que vous ferez avec plaisir ce qu’il vous demande. » Alors Mme Ouang expliqua ce que j’attendais. Mme Po-Y se mit à rire. Siu-Lien en fit autant. Les deux fillettes suivirent leur exemple, les garçons aussi, et jusqu’au tout petit que la contagion gagna. « Comment, Si-Lao-Yé, vous voulez compter nos hardes ? — Si c’est un effet de votre bonté, madame Po. — Comment, Si-Lao-Yé, vous voulez voir nos robes ? — Avec votre permission, mademoiselle Siu-Lien. — Vraiment, Si-Lao-Yé, vous désirez... ?
— Oui, petite laide[1]. — Tomment, Ti-Lao-Yé ... ?
— Veux-tu te sauver, polisson. » Tous se sauvèrent en riant comme des fous. Puis, la véranda ayant été balayée, chacun revint avec le contenu des armoires et des coffres. D’abord on l’étala par terre, mais peu à peu l’espace diminuant, les petits effrontés vinrent
- ↑ Ou-kiao, petit nom familier de l’une des deux fillettes, très jolie du reste.