Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/369

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de comédiens que l’on fait venir à frais communs. Enfin, la réparation des ponts, des sentiers, des pagodes ou plutôt des lieux de réunion publics lui coûte aussi environ 30 francs volontairement souscrits[1]. Les trois chiffres réunis font une somme de 280 francs à retrancher de celle de 3,419 francs, résultat de nos dernières opérations, et laissent un bénéfice net définitif de 3,139 francs.

Le lecteur remarquera sans doute qu’il n’a pas été question des intérêts de la valeur des propriétés. En Europe, une comptabilité un peu scrupuleuse n’eût pas manqué de les déduire des recettes. En Chine, on pense autrement. Pas plus que l’on ne connaît les rentiers, on ne connaît ce que nous appelons les placements d’argent. Un capital ne vaut que ce qu’on lui fait produire, et les prêts ne sont en réalité qu’une mise de fonds dans une entreprise à participation et à responsabilité limitées. C’est pourquoi l’intérêt de l’argent est si élevé ou plutôt si facultatif, et pourquoi la loi et les créanciers sont si indulgents pour les débiteurs malheureux. En outre, les emprunts se font à très courte échéance, et, en raison du taux élevé de l’intérêt, l’emprunteur est bien plus désireux de rembourser que le créancier de recevoir. Un rentier faisant profession de vivre de ses rentes à l’aide d’un placement permanent serait donc un fait extraordinaire. En un mot, le capital : outil,

  1. On te rappelle que l’entretien des canaux a été payé d’autre part.