Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/51

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porter atteinte soit par l’élévation de la rente, soit par la création d’autres impôts qui retomberaient en définitive sur le travail. Il est vrai que cette rente même ne peut, non plus, être payée que par le travail : mais il ne faut pas oublier que c’est seulement grâce à elle que l’État a eu le moyen de réaliser et d’entretenir ces grands travaux de canalisation, de voirie, etc., qui ont permis et facilité, depuis, le plein développement du travail particulier.

Je viens de dire que l’impôt avait été fixé d’après la superficie. Je dois ajouter tout de suite que l’on a cependant tenu compte de la mesure dans laquelle les grandes améliorations foncières avaient pu être réalisées. Ainsi, les terres des plaines et celles non irriguées des montagnes payent une rente moins forte que les terres irriguées, et les terres conquises sur les eaux sont pendant un certain temps exemptes d’impôt avant de rentrer dans les quatre grandes classes principales ; mais il n’y a pas d’autre base de classification. On cultive au nord de la Chine les récoltes qui sont propres aux climats septentrionaux ; au midi, les plantes particulières aux climats méridionaux ; et en fin de compte les produits du nord arrivent à balancer ceux du midi. Le blé, par exemple, rend moins en poids que le riz ; mais il est plus riche, se vend plus cher, et l’on ne trouve pas qu’il y ait injustice à demander au sol qui le produit autant qu’à celui où pousse le riz. On pourrait dire, en un mot, que l’État chinois, après avoir amé-