Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/55

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assurant à ceux qui les ont produites le bénéfice des plus-values successives incorporées au sol par leur travail, il stimule leur industrie et la fécondité de la terre, à laquelle ils arrivent à faire rendre plusieurs récoltes dans la même année et à donner une plus-value de 4,000 à 15,000 ou 20,000 francs par hectare.

Le système chinois retient donc les habitants sur le sol, au lieu de les décourager de la culture et de les pousser vers les villes, ainsi que le font les systèmes européens. Il favorise enfin le développement de la petite propriété, et en voici la preuve.

Si l’on divise la superficie totale de la Chine par le nombre des familles, qui est d’environ 90 millions, on trouve que l’étendue moyenne des propriétés ne doit pas dépasser 3 hectares 1/2. C’est la réalité. Il y a cependant un grand nombre de familles qui ne possèdent que 1 hectare 1/2 ou même seulement un demi-hectare, et la différence va grossir les propriétés des plus riches. Mais je ne crois pas que l’on compte beaucoup de propriétés de plus de 20 hectares. Celles de 100 sont excessivement rares, et quant à celles qui dépassent ce chiffre, on peut dire qu’il n’y en a presque pas. Pour chacune des provinces, qui comptent en moyenne 30 à 40 millions d’habitants, on citerait à peine trois ou quatre propriétés de 300 à 500 hectares. Dans tous les cas, les plus grandes cultures ne dépassent guère 12 hectares.

La propriété, en Chine, n’a pas seulement ce carac-