Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/54

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

larges et plus avantageux qu’avec tout autre système, finit par les rembourser. En outre, il a l’avantage, en se répartissant de proche en proche sur l’ensemble de la population, d’arriver à être presque insensible pour chaque habitant.

L’impôt chinois est également un instrument de justice. Le principe qui l’a fait accepter, le respect du travail, a prévalu dans les contrats particuliers entre propriétaires et fermiers. Tant qu’un cultivateur exploite une terre, le propriétaire ne peut exiger de ce fermier un loyer plus élevé que celui qui a été convenu dès le principe. Si le cultivateur le quitte pour une raison ou pour une autre, le propriétaire lui doit compte de la plus-value que son travail a ajoutée à la terre. Mais à ce point de vue, le système chinois a produit des résultats sur lesquels je ne puis m’étendre sans dépasser les limites de cette étude ; je veux du moins les énumérer.

Ainsi, il a eu le mérite de faciliter l’accès du sol à ceux qui veulent l’exploiter eux-mêmes, en en détournant ceux qui n’en voudraient faire qu’un moyen de placement ou de spéculation. En effet, l’impôt entier ne pesant que sur la superficie, le sol est déprécié d’autant entre les mains de ceux qui n’en sont que les propriétaires oisifs, mais il garde tout son prix pour ceux qui l’exploitent personnellement. L’impôt n’est après tout qu’un fermage fixe qu’ils payent à l’État au lieu de le payer à des propriétaires parasites ; et en