Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/88

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tant qu’il ne pleuvrait pas, et les bouchers ne tuent pas d’animaux. Il n’est pas juste que vous souffriez de leur sottise. Je vais vous envoyer un bœuf. » Et il nous envoya un bœuf, des moutons, de la volaille, de la farine, des œufs et de quoi nous nourrir pendant longtemps. On voit qu’en somme les croyances des bouddhistes sont assez accommodantes et qu’eux-mêmes savent en prendre et en laisser. La façon dont on raconte qu’elles se sont introduites en Chine est, du reste, assez originale.


De Paris au Pérou, du Japon jusqu’à Rome,
Le plus sot animal, à mon avis, c’est l’homme.


D’un bout du monde à l’autre, Boileau a bien raison : de temps en temps, sous toutes les latitudes, à l’état de nature comme à l’état civilisé, qu’il soit dolichocéphale, orthocéphale ou brachycéphale, qu’il ait le cheveu laineux, lisse ou crépu, l’homme blanc, noir, jaune, rouge ou violet, est hanté des mêmes besoins superstitieux. Le grand art des politiques et des philosophes n’est peut-être que de les endiguer et de les rendre inoffensifs. C’est précisément ce que se sont dit, au premier siècle de notre ère, les philosophes et les politiques de la Chine. Plus de quatre cents ans s’étaient écoulés depuis la mort de Confucius, et les fausses pratiques dont il avait dégagé le culte national l’avaient envahi de nouveau. C’était un péril ; on voulut le conjurer en dérivant et en canalisant toutes