Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/90

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prêtres. Ce n’est qu’une interprétation, une deutérose des anciens Livres sacrés, ou plutôt consacrés, dont les doctrines véritables étaient perdues ou mêlées de toutes sortes d’erreurs. Proposée vers l’an 550 avant notre ère par Lao-Tsée, dans son Tao-te-King, ou Livre de la Raison éternelle, elle rallia tout de suite un assez grand nombre d’adeptes. Peut-être même se serait-elle généralisée. Mais elle ne tarda pas à être éclipsée par celle que Confucius proposa à son tour cinquante années plus tard, et que j’aurai à exposer tout à l’heure. Au milieu de choses très belles et très pures qui l’ont rendu classique et l’ont fait ajouter aux six anciens Kings, le Tao-te-King contient des spéculations d’un mysticisme tellement obscur sur les vertus et les propriétés des nombres, sur l’immortalité et quelques autres sujets, qu’il donna bientôt naissance à des croyances tout aussi fantaisistes que celles que son auteur avait voulu combattre. Ses sectateurs actuels sont persuadés que l’âme humaine peut, dans ses renaissances successives, passer, suivant ses mérites ou ses démérites, dans le corps d’un animal ou dans le corps d’un homme, mais que, arrivée à un certain degré de perfection, elle ne subira plus ces transformations et restera éternellement unie au même corps. On dit même qu’un certain nombre de taouïstes s’imaginent que cette immortalité sans intermittences ou sans changements peut être obtenue dès cette vie, et qu’ils sont à la recherche d’un breuvage qui leur en donne le moyen. — Toutes ces diva-