Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/94

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progrès. Ce n’est pas, du moins, l’échec du prosélytisme armé qui s’est produit il y a quelques années dans la province du Yun-nàn, qui autorise à penser le contraire.

Quant au judaïsme, venu en Chine dans le vie siècle avant notre ère, suivant certains auteurs, dans le Ier siècle après Jésus-Christ, suivant d’autres, il n’est pas sorti de la postérité de ceux qui l’y avaient apporté. Il ne compte à présent que quelques milliers d’individus, dont le groupe le plus considérable est à Kaï-Fong-Fou, dans la province du Chen-Si. On ne connaît d’ailleurs leur présence que par les bouchers particuliers, que la façon dont les animaux servant à leur nourriture doivent être tués les oblige à avoir ; on ne les distingue en aucune façon du resté de la population. C’est un fait qui doit être remarqué. Dans les autres pays, en effet, les juifs ont été, pour ainsi dire, mis en dehors des civilisations ou s’y sont mis eux-mêmes, si l’on veut. Dans tous les cas, ils s’y sont créé une place à part qui les a fait souvent et longtemps jalouser ou haïr. En Chine, je le répète, il est impossible de les distinguer par un genre de profession qui leur soit plus spécial qu’au reste de la population. Mais, qu’il s’agisse des juifs, des chrétiens ou des mahométans, ce qui paraît avéré, c’est l’état d’impuissance et d’infériorité dans lequel se trouvent leurs religions au milieu de la civilisation chinoise.

Le moindre reproche que leur font les Chinois, c’est