Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/173

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ANTIGONÈ.

Mais où est celui qui, par une mauvaise destinée, est né de la même mère que moi ? Ô très cher vieillard, dis où est Polyneikès ?

LE PAIDAGÔGUE.

Il est debout auprès d’Adrastos, contre le tombeau des sept filles de Niobè. Le vois-tu ?

ANTIGONÈ.

Je vois, mais non clairement. Je vois cependant quelque ressemblance de sa figure et de sa taille. Plût aux Dieux que je pusse, comme un nuage qui vole, traverser l’air pour courir vers mon frère ! Je jetterais mes bras autour de son cou très cher, du cou de ce malheureux exilé, après un si long temps ! Comme il resplendit sous ses armes d’or, vieillard ! Il resplendit, pareil aux rayons de Hèlios au matin !

LE PAIDAGÔGUE.

Il viendra dans ces demeures, sur la foi publique, afin de te combler de joie.

ANTIGONÈ.

Mais, ô vieillard, quel est celui qui mène un char aux chevaux blancs, où il est assis ?

LE PAIDAGÔGUE.

C’est le divinateur Amphiaraos, ô maîtresse. Les victimes sont avec lui, qui sont vouées à la terre qui aime le sang.