Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/174

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ANTIGONÈ.

Ô fille de Halios à la splendide ceinture, Sélanaia ! Lumière à l’orbe d’or ! Comme il mène son char avec modération, et comme il excite ses chevaux d’un fou et léger ! Mais où est Kapaneus qui menace si insolemment la Ville ?

LE PAIDAGÔGUE.

Il examine l’accès des tours et mesure les murailles de la base au sommet.

ANTIGONÈ.

Io ! Némésis ! tonnerres au retentissement horrible de Zeus, et feu de la foudre ! Réprimez cette arrogance sans frein ! Celui-ci livrera les femmes thèbaiennes captives à Mykèna et au trident Lernaien, et imposera le joug de la servitude aux eaux de Poseidôn et d’Amymonè. Que je ne subisse jamais, jamais, la servitude, ô vénérable, ô fille aux cheveux d’or de Zeus, Artémis !

LE PAIDAGÔGUE.

Ô fille, entre dans la demeure et reste sous ton toit virginal, puisque tu as eu la satisfaction de ton désir, ayant vu ce que tu désirais voir. En effet, depuis que le tumulte a envahi la Ville, une multitude de femmes vient vers les demeures royales. La race des femmes est naturellement malveillante, et les plus petites choses excitent chez elles beaucoup de paroles. La volupté des femmes est de dire du mal les unes des autres.