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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/202

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point rester oisif. Plaise aux Dieux que j’aie mon frère pour adversaire, que je le combatte et que je le tue de ma lance, lui qui vient renverser ma patrie ! Mais c’est à toi de t’inquiéter de célébrer les noces de ma sœur Antigonè et de ton fils Haimôn, si la fortune tourne mal pour moi. Je confirme en partant cette alliance déjà accordée. Tu es le frère de ma mère ; à quoi bon parler davantage ? Traite-la dignement pour toi et pour moi. Quant à mon père s’aveuglant dans son délire, je ne l’approuve pas. Il nous tuera par ses imprécations si la destinée le veut. Une seule chose reste à faire, c’est de savoir du divinateur Teirésias s’il a quelque oracle à révéler. J’enverrai son fils Ménoikeus qui a le nom de ton père, conduire ici Teirésias, Kréôn. Il viendra de bon gré te parler. Pour moi, j’ai blâmé devant lui l’art de la divination, et je crains qu’il en soit irrité. Mais j’ordonne à la Ville et à toi, Kréôn, si ma cause est victorieuse, que le cadavre de Polyneikès ne soit jamais enseveli dans la terre thèbaienne, et de faire mourir quiconque l’aura enseveli, fût-il de nos amis. Je veux te dire ceci. Maintenant, je vous ordonne, serviteurs, de m’apporter toutes mes armes afin que j’aille au combat avec la justice victorieuse. Nous invoquerons la Précaution, la plus tutélaire des Déesses, pour qu’elle sauve la Ville.




LE CHŒUR.
Strophe.

Ô très lamentable Arès, pourquoi te réjouis-tu du sang et de la mort dissonnantes dans les fêtes de Bromios ? Au milieu des belles danses tu ne ceins jamais tes boucles des