Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/203

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couronnes de fleurs de la jeunesse, ni tu n’élèves, aux sons du lotos, le chant par qui dansent les Kharites. Mais, avec les porteurs d’armes, tu pousses l’armée des Argiens contre la race de Thèba, et tu excites une danse qui est en dissonance avec les flûtes. Tu n’es pas agité par la fureur du thyrse et tu ne sautes pas en rond couvert de peaux de faon ; mais, sur les chars et par les freins tu diriges les quadriges des chevaux, et, sur les bords de l’Isménos, tu fais s’agiter les cavaliers, poussant les Argiens contre la race issue de la terre et leur foule armée et portant le bouclier contre nos murailles de pierre. C’est Éris, une Déesse terrible, qui a médité ces maux contre les rois de cette terre, les lamentables Labdakides !

Antistrophe.

Ô bois aux beaux feuillages, plein de bêtes fauves ! Kithairôn, délices neigeuses d’Artémis ! Tu n’aurais jamais dû nourrir le fils de Iokastè, destiné à la mort, Oidipous, l’enfant rejeté de la demeure et marqué des agrafes d’or ! Et la Vierge oiseau, le monstre montagnard, la Sphinx, n’aurait jamais dû venir, deuil de cette terre, avec ses très lamentables chants, elle que le souterrain Aidés envoya vers nos murs, et qui, de ses quadruples serres, enlevait la race de Kadmos dans la lumière inaccessible de l’Aithèr ! Une autre querelle s’éleva entre les enfants d’Oidipous, dans les demeures et dans la Ville. Ce qui n’est pas honnête, en effet, ne le sera jamais, ni cet enfantement impie d’une mère, ni cet opprobre d’un père !

Épôde.

Tu as enfanté, ô terre, tu as enfanté autrefois, comme je l’ai appris de la Renommée Barbare, comme je l’ai