Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/222

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ANTIGONÈ.

Ô mère qui m’as enfantée, quelle nouvelle affreuse annonces-tu par ces cris à tes amis devant les demeures ?

IOKASTÈ.

Ô fille, tes frères meurent !

ANTIGONÈ.

Comment dis-tu ?

IOKASTÈ.

Ils vont engager un combat singulier.

ANTIGONÈ.

Hélas sur moi ! Que dis-tu, mère ?

IOKASTÈ.

Rien d’heureux ! Mais suis-moi.

ANTIGONÈ.

Où, ayant quitté ma chambre virginale ?

IOKASTÈ.

Au milieu de l’armée.

ANTIGONÈ.

J’ai honte de me montrer au milieu de la foule.

IOKASTÈ.

Ce que tu as à faire ne s’inquiète pas de la pudeur.