Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/251

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LE PAIDAGÔGUE.

Oh ! l’insensée ! — s’il convient de dire cela de ses maîtres — Combien elle ignore ses plus récents malheurs !

LA NOURRICE.

Qu’est-ce, ô vieillard ? Ne tarde pas à me le dire.

LE PAIDAGÔGUE.

Rien, je me repens de ce que j’ai dit.

LA NOURRICE.

Par ton menton ! ne cache rien à ta co-esclave. Je garderai le silence sur ceci, s’il le faut.

LE PAIDAGÔGUE.

J’ai entendu quelqu’un qui disait — feignant de ne pas entendre et m’étant approché du Jeu de dés, là où les vieillards s’asseoient, auprès de la fontaine sacrée de Peirènè — que le maître de cette terre, Kréôn, avait décidé qu’il chasserait ces enfants avec leur mère hors de la terre Korinthienne. Si cette rumeur est vraie, je ne sais ; mais je voudrais qu’elle ne le fût pas.

LA NOURRICE.

Et Iasôn supportera-t-il que ses enfants subissent cela, bien qu’il soit en querelle avec leur mère ?

LE PAIDAGÔGUE.

Les anciennes alliances le cèdent aux nouvelles, et Kréôn n’est pas l’ami de cette famille.