Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/254

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tion est excellent à prononcer, il est bien meilleur pour les mortels d’en faire usage, et les choses qui passent la mesure ne leur sont d’aucune utilité ; mais quand les Dieux s’irritent, ils répandent de plus grandes calamités sur les demeures.




LE CHŒUR.

J’ai entendu la voix, j’ai entendu la clameur de la malheureuse Kolkhide. Elle n’est pas encore apaisée. Mais renseigne-nous, ô vieille femme ! car j’ai entendu des cris dans la demeure aux doubles portes, et je ne me réjouis pas, ô femme, des calamités de cette demeure qui m’est devenue chère.

LA NOURRICE.

Cette demeure n’est plus, elle s’est évanouie. Le lit des tyrans, en effet, a reçu Iasôn, et ma maîtresse consume sa vie dans sa chambre nuptiale, et son âme n’est consolée par aucune parole amie.

MÈDÉIA.

Hélas ! hélas ! Plût aux Dieux que la flamme ouranienne se ruât sur ma tête ! Quel intérêt, en effet, ai-je à vivre plus longtemps ? hélas ! hélas ! Affranchie par la mort, puissé-je abandonner la vie !

LE CHŒUR.
Strophe.

Avez-vous entendu, ô Zeus, ô terre, ô lumière, la clameur que pousse cette épouse malheureuse ? Quel insatiable désir du lit nuptial, ô insensée, hâte ainsi l’heure de