Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/261

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MÈDÉIA.

Ô patrie, combien je me souviens de toi avec désespoir !

KRÉÔN.

Outre mes enfants, ma patrie aussi m’est très chère.

MÈDÉIA.

Hélas ! hélas ! Que l’amour est un grand mal pour les mortels !

KRÉÔN.

Selon, je pense, ce qu’en décide la fortune.

MÈDÉIA.

Zeus ! Puisse l’auteur de mes maux ne pas t’échapper !

KRÉÔN.

Va, insensée ! et délivre-moi de mes inquiétudes.

MÈDÉIA.

C’est moi qui suis tourmentée d’inquiétudes, et je n’en manque pas.

KRÉÔN.

Tu seras bientôt chassée de force par la main de mes serviteurs.

MÈDÉIA.

Que cela ne soit pas ! Je t’en conjure, Kréôn !

KRÉÔN.

Tu causeras du trouble, semble-t-il, ô femme !